PROMENADE AU CŒUR D’UN MYSTERE Où
                                           LES NYMPHES SEULES ONT ACCES.


Orphée et Eurydice auraient pâli de jalousie devant cette pluie d’effets, éclatés, éthérés, mais unifiés.

 En se promenant parmi les œuvres de Marc Gouvion, on passe  en enjambant le seuil de la salle d’exposition, oh surprise ! D’un monde à un autre, comme téléporté instantanément du tridimensionnel à une toute autre réalité.
  Cela est si surprenant qu’il faille pour en parler, plonger, voire s’investir, sinon inventer un autre mode de penser, de parler, s’exprimer, décrire… D’où un texte descriptif qui ne manquera pas de surprendre mais répondra comme en écho, à ce qu’on pourra au passage,  saisir  de l’insaisissable des réalisations de Marc.  

Jeune, il est secoué dans l’enfance bouleversante qu’il traversera à la force de son tempérament  déjà combatif. Pour traverser l’existence ses armes serviront à transformer, plus tard à transfigurer le quotidien qui peut faire montre de médiocrité si ce n’est de cruauté pour d’aucuns.
Plus tard il imprimera à la matière cette dynamique et les énergies qu’il veut communiquer par ce biais ?
Après une réussite professionnelle, familiale et sociale, somme toute,
Equilibrante pour tout un chacun, il se sentira poussé : « comme par une force transcendante », dira-t-il en aparté, à aller de l’avant. En effet, insatisfait du seul succès social, il estime l’être humain plus spirituel, et appelé à une mission plus noble.
C’est par le hasard d’une nécessité: une lampe manquante, l’a poussé à créer l’ustensile. Début marquant, qui le poussera à acquérir une ferme hors de proportions, et isolée sur un gigantesque terrain, pour s’adonner en toute quiétude à ses sculptures sans craindre de déranger quiconque; l’ampleur des lieux lui permettra sans doute plus tard de créer l’endroit adéquat pour exposer ses originaux dans un cadre approprié.
  Cet homme est en effet, avant tout un créateur, innovateur au génie particulier/ serait ce un alchimiste ?
  A partir de composites les plus hétéroclites, en passant par des métaux neufs ou rongés par la rouille, chutes industrielles et pièces utilitaires qui ont même leur histoire, il va gérer des paradoxes et donner naissance à des chefs d’œuvres inédits.
Véritable Kaléidoscope, explosion de vie, de joie de lumière  et d’élan : c’est dans la plus parfaite abstraction que prennent  vie, naissent et existent en passant par ses mains, le réel jouxtant l’irréel, des pièces maîtresses tout à la fois concrètes et pourtant évanescentes et dynamisantes.

   Tel l’émergence du printemps sur les scories de l’hiver un parterre créatif semble pousser d’en  bas pour montrer l’en-haut : «  Quand le philosophe montre la lune , nous n’y verrions que le doigt ? »

Quel est ce processus qui pousse quelqu’un à faire « fer » avec du rien, sinon une force vive que rien ne peut contenir ni même les puissants barrages de l’éducation et des lois.

Un quotidien transfiguré un rien  « sublimisé » tels semblent être les messages donnés ici à « l’emporte-pièce ».

Traversant avec joie ce pays mythique, si ce n’est mythologique je me surpris à me demander :  - était-ce une vision ? Où étais-je ? Mon imaginaire me jouerait-il des tours extravagants ?

Tout est surréaliste, éthéré, existentiel.
D’entrée ce monde rocambolesque m’a happé, mais transformé dans cette dynamique où subitement je suis, je vis et fais partie de ce monde !
Poussières d’étoiles et … toiles ?
 
… stars mirifiques, chefs d’œuvres vivants…

Chaque pièce maître s’élève en vous élevant quelle alchimie !

Je m’arrête devant cette pièce :
   Rayonnement, fondu enchaîné, en-chaînes, et lisses hélices hélicoïdales devenues piédestal d’une excroissance échevelée, enferrée et enverrée : »tablons que c’est là une table quand même quoique… !

   Cherchons-en  ensemble la substantifique moelle !